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 Le métier de lexicographe

                   

Lexico-quoi ? Non, pas « lexicologue », celui qui étudie les mots et leurs combinaisons, mais son cousin, linguiste lui aussi, le « lexicographe », qui rédige les dictionnaires de langue. Notre travail est « bien dur et bien ennuyant, mais bien utile aux autres », assure le Dictionnaire de Trévoux (1771) ! Il consiste à analyser des corpus et des contextes, à faire des recherches dans d’autres dictionnaires, anciens ou spécialisés, à trier et organiser les « matériaux » pour cerner les différents usages du mot à traiter. Cela vous paraît bien austère ? Ça ne l’est pourtant pas. Notre intuition linguistique et notre expérience, alliées à notre attention, en éveil constant, sont les fondements de notre savoir-faire. Quand on lit, écoute la radio, regarde la télévision, ou même quand on discute avec des amis, mine de rien, on guette les emplois nouveaux de mots et autres néologismes. Bref, on travaille encore sur le langage. Une passion.

Mot du jour

 Ety 1

Navrer : utilisé au départ au Moyen Age dans le sens de "blesser mortellement". On disait d'un chevalier tombé au combat qu'il avait été "navré". Le mot prend une acception plus psychologique avec la période de l'amour courtois, puis perd de sa virulence pour donner le sens moderne. (souvenir de mes cours d'histoire de la langue, mais que je ressors parfois aux élèves...).

Orange et l'or, des ressemblances?

Douane

Magasin

Ouran-outang

Alchimie, Chimie

Elixir

Phosphate et la décomposition éléments du tableau périodiques

Sandwich vient aussi d'un nom propre. Un Anglais du XVIIIe siècle, John Montagu, 4e comte de Sandwich, était passionné par le jeu. Comme il ne voulait pas interrompre la partie en cours pour prendre un repas, son cuisinier lui glissa de la viande entre deux tranches de pain et ce repas simple et rapide devint à la mode sous le nom de sandwich.

Grève est issu du latin grava « gravier, lieu sablonneux » et désigne depuis le XIIe siècle « un terrain constitué de sable et de gravier (au bord de la mer ou d'un cours d'eau) ». Le sens de « cessation de travail » est apparu au XIXe siècle. En effet, c'est sur la place parisienne dite « place de Grève » située devant l'Hôtel de Ville et allant jusqu'aux berges de la Seine (aujourd'hui place de l'Hôtel-de-Ville) que les ouvriers en attente de travail avaient l'habitude de se réunir. C'est là que des tailleurs de pierre décidèrent, le 25 mai 1805, de « faire la grève », c'est-à-dire de cesser le travail, pour demander une augmentation.

BéchamelCe mot, qui date du début du XVIIIe siècle, vient du nom de Louis de Béchamel, marquis de Nointel. Ce riche financier, gourmet célèbre de la fin du XVIIe siècle, avait acheté l'importante charge de maître d'hôtel de Louis XIV. Les Mémoires apocryphes de la marquise de Créqui, élaborés au XIXe siècle, attribuent au marquis l'invention de la sauce blanche.

L'origine de MAYONNAISE fait controverse... Certains pensent que ce mot serait une altération de mahonnaise, tiré de Port-Mahon, nom de la capitale de Minorque aux Baléares, peut-être en souvenir de la prise de cette ville en 1756 par le duc de Richelieu. La tradition, qui n'est pas sans rappeler celle de l'invention de la recette à la marengo, veut que le cuisinier du duc ait inventé la recette de cette sauce avec les moyens du bord : œufs et huile. Une autre théorie moins vraisemblable soutient que mayonnaise serait une déformation de bayonnaise, « de Bayonne », qui, dans la locution à la bayonnaise, s'est dit d'autres préparations culinaires.

BUNGALOW, emprunté à l'anglais, vient du mot hindi bangla « (maison) du Bengale ». Les Anglais installés dans cette région des deltas du Gange et du Brahmapoutre ont repris et déformé le mot, et bangla est devenu bungalow.

Le verbe LIMOGER apparaît au début du XXe siècle pour signifier « frapper une personne haut placée, et particulièrement un haut fonctionnaire, d'une mesure de disgrâce ». Ce verbe vient du nom de la ville de Limoges ; c'est en effet à la ville de Limoges que Joffre affecta des généraux jugés incapables.

La SARDINE tient son nom du latin sardina, littéralement « (poisson) de Sardaigne ». Quant au rire sardonique, il est rattaché lui aussi à la Sardaigne. Il vient du latin sardonicus risus (du grec sardonios gelôs « rire malveillant ») car la (herba) sardonia « herbe de Sardaigne » passait pour provoquer une intoxication se manifestant par une sorte de rictus dû à la contraction des muscles du visage, d'où rire sardonique.

 TABOU remonte à une langue polynésienne dans laquelle tapu, tabu qualifie ce qui est interdit et sacré, que l'on ne peut toucher sans commettre un sacrilège. Le français connaît ce mot par l'intermédiaire de l'anglais taboo, introduit en Occident par le récit du troisième voyage du capitaine Cook en Océanie (1777, traduit en français en 1785). Le Petit Robert

CALEPIN vient du nom de l'Italien Ambroise Calepino qui écrivit en 1502 un Dictionnaire de langue latine qui connut une très large diffusion. Son nom devint alors synonyme de « dictionnaire » et ce n'est qu'au XIXe siècle que calepin prit le sens de « carnet de notes ».

POUBELLE était le nom du préfet de la Seine, Eugène René Poubelle, qui, par une ordonnance du 15 janvier 1884, imposa à chaque propriétaire d'immeuble de mettre à la disposition de ses locataires un récipient commun pour y déposer les ordures.

VOLCAN est un emprunt à l'espagnol volcan, de l'arabe burkān emprunté au latin Vulcanus « Vulcain ». Fils de Jupiter et de Junon, Vulcain était le dieu-forgeron qui passait pour avoir sa résidence dans l'Etna où il forgeait les foudres de son père.

MUSIQUE et MUSÉE ont la même origine. Tous deux doivent leur nom aux Muses (grec Moûsa, latin Musa), les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne. Les Muses étaient des divinités qui possédaient la science universelle et se répartissaient le patronage des arts, des sciences et des genres littéraires. Elles intervenaient comme musiciennes dans les banquets des dieux et c'est Apollon, dit mousêgetês « conducteur des Muses », qui dirigeait leur chœur. La musique est donc proprement « l'art ou la technique des Muses » et le musée, « le temple dédié aux Muses » et, par extension, « l'école où l'on s'exerce à la poésie et aux arts ».

MYSTÈRE et MYSTIQUE remontent tous deux au grec muein « fermer », « être fermé », « avoir la bouche ou les yeux fermés ». Muein a donné le dérivé mustêrion, terme désignant un culte secret, puis a donné le latin mysterium « cérémonie en l'honneur d'une divinité accessible aux seuls initiés », d'où le sens de mystère « chose secrète ». Le latin mysticus « qui concerne les mystères », très vivant dans la langue des auteurs chrétiens, a donné mystique.

TORPILLE et TORPEUR remontent tous deux au latin torpere « être engourdi » qui a donné torpor « engourdissement » et torpedo « torpille », probablement par le provençal. La torpille, poisson voisin de la raie, se caractérise en effet par sa capacité à produire des décharges électriques qui peuvent engourdir l'homme.

HOMME, INHUMER et HUMILITÉ remontent, par l'intermédiaire du latin, à une même racine indo-européenne *ghotem-/*ghotom- qui signifie « terre ». Le latin humus « terre » a ensuite donné inhumare « mettre en terre [une plante] » ainsi qu'humilis « qui reste à terre », « qui ne s'élève pas ». Cette même racine a donné homo « homme », qui signifie littéralement « créature née de la terre », par opposition aux dieux, les créatures célestes.

Alphabet

Provenç. alphabet ; catal. alfabet ; ital. espagn. alfabeto ; de alpha (voy. ce mot), et de bet, du grec βῆτα, la 2e lettre de l'alphabet grec ; mot à mot, AB.

Mot du jour

 

Baccalauréat

fr.wikipedia.org/wiki/

Ce mot a des origines gauloises et latines. En gaulois, le mot baccalaris signifie "jeune paysan" et a évolué dans le français sous la forme "bacheler" (jeune noble sans terres). En latin, c'est le mot laureatus, qui signifie "orné de lauriers", qu'on retrouve dans le mot français "lauréat"... La fusion des termes "baccalaris" et de "laureatus" a donné le terme "baccalaureat"...

Baragouiner
Le verbe baragouiner a deux histoires : l'une populaire, l'autre savante.
L'histoire populaire voudrait que baragouiner soit la contraction de deux mots bretons : bara "le pain" et gwin "le vin". Ces mots étaient fréquemment employés par les bretons dans les tavernes où l'on parlait français.
L'autre histoire, celle avancée par ceux qui veulent voir une origine latine à (presque) tous les mots de la langue française, voudrait que baragouiner vienne du latin barbaracuinus qui signifie "barbare".
Dans les deux cas, baragouiner désigne le fait de parler une langue de façon incompréhensible.

Béquille
Le Larousse nous dit que ce mot est issu de "bec" et du latin anaticula, "petit canard".
Bizarre, non ? Pas tant que ça, car, d'après le Dictionnaire de l'Académie française, on appelle "béquille", en termes de serrurerie, la poignée d'un bec-de-cane...
Le Littré a trouvé autre chose : "On le tire de bacillus, "petit bâton" ; mais cette étymologie est inapplicable à un mot qui ne paraît pas ancien, et la vraie dérivation est celle de Diez, qui le tire de bec ; la béquille étant ainsi dite à cause de l'espèce de bec que représente la traverse." 
D'accord ? Pas d'accord ? J'en reste le bec dans l'eau.

Boulanger Pourquoi, lorsqu'on parle de celui qui fait du pain, dit-on "boulanger" et non "panier" ou "panetier", du latin panis (pain) ? à propos, le "panetier" était l'officier chargé du pain à la cour d'un souverain. (Larousse) Définition du Littré : Berry, boulange : mélange de foin et de paille, préparé pour la nourriture des bestiaux ; boulanger de la paille et du foin, en faire un mélange.

http://www.phovoir-images.com/photos-libres-de-droits-desserts-pain-et-vie_m231-sb_date-so_descending-page2.html

Du Cange le tire de boule ; d'où boulange, qui se trouve en effet dans le Berry, et enfin boulanger, c'est-à-dire mêler, pétrir. D'après le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), le mot date du 12e siècle et est issu de l'ancien picard boulenc, "celui qui fabrique des pains ronds", terme lui-même issu du néerlandais bolla "pain rond".

Canapé
Deux versions :
-  En castillan le canapé est un coussin qui sert à avoir les pieds chauds. Au Moyen-âge, la noblesse mettait les cans (chiens) aux pieds pour le bien-être: can a pé, canapé...
-  En grec, kônôps signifie "moustique" et on pense qu'on appelait kônôpeîon le lit égyptien entouré d'une moustiquaire.

Cerf-volant

lucane La lucane

Mais non, les cerfs ne volent pas, voyons ! Par contre, certains coléoptères, dont la lucane, oui ! Les mandibules de cet insecte ressemblent à la ramure du cerf et de ce fait, on l'appelle aussi communément "cerf-volant". Toutefois, cette étymologie est contestée, il existe une autre version : D'après le dictionnaire de l'Académie française, le mot "cerf-volant" viendrait de serp-volante, mot d'origine méridionale signifiant "serpent volant". Cette étymologie serait confirmée par la forme des premiers cerfs-volants apparus en Europe, qui étaient décrits comme des "dragons", ressemblant à des serpents avec leur longue queue.

Chandail
Le mot chandail, qui signifie "gilet sans boutons", est né au siècle dernier dans les halles. Il s'agit en réalité d'une abréviation populaire de "marchand d'ail" en "chand d'ail" que criait les marchands d'ail pour attirer la foule.
Très vite, ce mot a servi à désigner le gros tricot qui les protégeait des intempéries.

Chevet Le chevet est un mot issu du latin caput, capitis, qui signifie "tête". (Le Littré nous dit que c'est un diminutif de chef.) En fait, c'est la partie du lit où l'on pose la tête. (Larousse)

Montaigne Montaigne

L'oreiller est un chevet, ainsi que le disait Michel de Montaigne, (Essais, III, 18) : "ô que c'est un doux et mol chevet, et sain, que l'ignorance et l'incuriosité, à reposer une tête bien faite !" Donc, si vous vous rendez au chevet de quelqu'un, vous allez le rejoindre sur l'oreiller ?

Cheville, clavicule, clavier

Saviez-vous que "cheville" et "clavicule" sont tous deux issus du même mot latin clavicula, "petite clef" ? "Clavicule", est l'os qui sert d'arc-boutant à l'épaule, et que l'on a ainsi appelé parce qu'on l'a comparé à la clef d'une voûte. Quant à "cheville", il ne s'agit pas seulement d'un terme qui désigne une partie du pied, mais aussi d'un morceau de bois ou de fer court et arrondi, dont on se sert pour boucher, ou assembler, ou accrocher. Origine quasi identique pour "clavier" avec une différence pourtant, ce mot vient de clavis, clef... De plus, un autre sens du clavier, autre que l'outil informatique, est "Petite chaîne ou anneau de fer pour réunir les clefs". (Dictionnaire Littré) Mais la clef de quoi, au fait ?

Cimetière
Ce mot provient provient du grec koimêtêrion qui signifie "dortoir" et signifie donc un lieu de repos...

Confetti

confetti

Les confetti (attention, pas de "s" au pluriel) sont des petites rondelles de papier coloré qu'on se lance dans les fêtes. C'est en Italie que le confetti est né, mais il s'agissait alors de dragées que les gens lançaient par poignées lors du Carnaval. Confetti signifie "dragée" en italien, pluriel de confetto. Les français adoptèrent les "confetti" pour saluer le Carnaval de Nice, mais c'était au début de petites boulettes de plâtre colorées puis, plus tard, ils utilisèrent les rondelles de papier qu'ils nommèrent "confetti parisien"...

Coquelicot

coquelicot

Du Picard, de l'ancien français coquelicoq, puis coquelicot ou coquerico, ce mot était avant tout une onomatopée désignant le coq. La fleur, dont le rouge se comparait au rouge de la crête du coq, prit cette appellation, coquelicot, depuis le 16e siècle.

Coqueluche
Certains étymologues pensent que le mot est issu du chant du coq... Cette version est peu sérieuse, à moins que ces étymologues n'aient connu, soit un enfant affligé d'une bien grave déficience vocale, soit un coq atteint d'une non moins grave altération du cocorico...
La maladie, la coqueluche, ne fait son apparition en Europe qu'au début du 15e siècle. Elle touche principalement les enfants et on l'appelle d'abord Tussis quinta ou Tussis quintana (G. de Baillou) [Institut Pasteur].
En fait, le mot "coqueluche" dérive du latin cucullus, "capuchon". Autrefois, les malades se couvraient la tête d'un coqueluchon (capuchon) pour camoufler une lésion ou une affection visible - la maladie effrayait...
D'autre part, les médecins recommandaient aux malades de cette sorte de grippe de se protéger la tête du froid. La coqueluche sert alors à désigner aussi bien la maladie que le capuchon.
Au 17e siècle, le vêtement, la coqueluche, se métamorphose en une parure à la mode que vêtent les jeunes gens et prend la forme d'un manteau de drap fin ajusté à la taille. à la cour d'Henri III on appelait la plus belle coqueluche l'élégant qui, vêtu de sa plus belle coqueluche, embrasait les coeurs et avait le plus de succès auprès de la gent féminine.
Le sens est resté : lorsqu'on s'engoue d'une personne, qu'elle est en vogue, celle-ci devient "une coqueluche"...
(à savoir que ce terme désigne aussi l'ortolan des roseaux...)

Diable
Le mot "diable" a beaucoup d'origines, du grec entre autres, diábolos, mot qui signifie étymologiquement "qui désunit", dérivé du verbe diabállô, "lancer à travers"...
En grec classique, diábolos signifie "qui médit, qui calomnie"...
(Eh ben ! l'enfer pour une petite médisance, pour si peu de choses ? Ah ! ces Grecs, pffff...)

Disputer
Le verbe disputer est issu du latin, (dis, préfixe) putare, "penser".
Au 12e siècle, il signifiait alors "examiner", "discuter", "débattre"...
Nous voilà bien loin du sens qu'il a pris depuis le 17e siècle : "rivaliser avec, (se) quereller".

Famille
En latin classique, familia est en effet lui-même issu du mot familius, serviteur.
Et comme le rappelle le Dictionnaire historique de la langue française, "la familia romaine est étymologiquement l'ensemble des famili", c'est-à-dire des "esclaves attachés à la maison du maître". Et Littré à son tour de signaler que progressivement la "famille", définissant donc d'abord ceux qui vivent sous le même toit, maîtres et serviteurs, sous l'autorité du pater familias, chef de famille, en est arrivée à "signifier les membres de la maison unis par les liens du sang". 
Il faut en réalité attendre la fin du XVIe siècle pour que la famille soit pleinement reliée à la parenté.

Foie
Larousse : "foie", du latin ficatum, "foie d'oie engraissée avec des figues". Avec ça, bon appétit, mais comment cet organe s'est-il assorti d'oies et de figues ?
En fait, c'est en Grèce qu'on trouve l'origine de ce mot. À l'époque impériale, durant les trois premiers siècles de notre ère, les Grecs avaient coutume d'engraisser les oies en leur faisant manger des figues, ce qui rendait succulent le foie de l'animal. Ce plat si délicat s'appelait hepar sykôtón, de sycôn, "figue".
Le Romain traduisit en latin, ficatum, de ficus "figue", puis, par extension, le vénitien transposa figa. Le commerce avec la Grèce, les transformations phonétiques et l'adaptation au latin ont fait de ce vocable "sécotum", puis "ficatum", et enfin "ficato", "fégato" (latin) pour devenir "foie" en français... (Dictionnaire étymologique de la langue française - 8e édition)
On rencontre pour la première fois ce mot dans la littérature au VIIIe siècle, "ficato" (Gloses de Reichenau, éd. A. Labhardt). (CNRTL)
Pourrait-on en déduire, sans passer pour une oie, que la consommation de figues pourrait être un atout santé ?

Fromage
Ce mot vient du latin caseus formaticus.
Caseus désignait "l'aliment obtenu par la coagulation du lait" et formaticus la forme, le formage...
En ancien français du 12e siècle, le mot qui servait à désigner le fromage était tout d'abord "forme", puis "formage" au 13e siècle, pour finalement, les langues ayant fourché sur la première syllabe, permuter en "fromage".

Hurluberlu
L'étymologie de ce mot est inconnue. Richelet prétend qu'il vient de l'allemand, mais sans dire de quel mot. C'est peut-être un mot de fantaisie, comme tourlourou pour "petit soldat qui fait le beau". (Dictionnaire Littré)
(À ne pas confondre avec un chien qui fait le beau, voyons ! Autrefois, "faire le beau" avait le sens de "se faire une beauté"...)
Dans sa lettre du 20 mai 1672, Mme de Sévigné avait employé le terme "hurlubrelu" pour désigner une sorte de coiffure de femme :
"Elle est coiffée hurlubrelu ; cette coiffure est faite pour elle...".
Le sens de ce mot aujourd'hui est : "Personne étourdie, écervelée, qui se comporte avec extravagance. (Larousse)

Infarctus
Du latin in "dans" et farcire, "remplir", "bourrer de farce"...
Pour une farce, c'en est une, une vraie bouffonnerie : imaginez, le vaisseau sanguin qui s'obstrue et le coeur qui se transforme en hachis !

Jacasser
D'après Le Larousse, voici un verbe qui vient de jacque, nom dialectal du geai, et qui signifie "crier", en parlant de la pie.
Bref, des drôles d'oiseaux.

Loufoque
Pour trouver une étymologie à ce mot-là, faut chercher loin, croyez-moi : rien de transcendant dans le Littré, rien dans le Larousse et rien non plus dans le Dictionnaire de l'Académie française...
Mais j'ai tout de même découvert des explications très intéressantes dans la Petite anthologie des mots rares et charmants, de Daniel Lacotte.
"Loufoque", vous l'aviez compris, est un dérivé de "fou".
Figurez-vous que, si de nos jours nous nous amusons à parler le "verlan", au 19e siècle, on parlait le "lem" ou le "loque"...
Ce langage codé fut inventé et mis au point par la Corporation des bouchers parisiens. Ces gens au vert parler le pratiquaient entre eux pour éviter de choquer leur clientèle par leurs propos salaces !
Cela consistait à ajouter l'une des deux syllabes ("lem" ou "loque") à la fin d'un mot et à intervertir  la première lettre avec le "l" de "lem" ou de "loque". Futé, hein ? Qu'est-ce qu'on rigolait à cette époque...
D'après Daniel Lacotte, "fou" fut ainsi traficoté en recevant le rajout de "loque" et devint fouloque, puis loufoque en intervertissant le "l" avec le "f". C'est dingue, non ?

Lunettes
Le mot vient de Lune... simplement parce que la forme des verres rappellait la Lune.

Manchot
Non, rien à voir avec des manches... Le mot manchot a pour origine latine mancus signifiant "manquer".
Buffon appliqua ce terme du fait de l'atrophie de leurs ailes qui ne leur permettent pas de voler.

Manigance-manigancer-manipuler-manoeuvrer

Manigance
main

Ce mot, souvent employé au pluriel, signifie "petite manoeuvre secrète qui a pour but de tromper" (Larousse). Dérivé du latin manus, "main", ce terme, très voisin du verbe manigotter, "jouer des mains", désignait les faiseurs de tours. Machination est une terme synonyme. Dans la manigance, il y a la main ; dans la machination, il y a la machine. La machination est donc quelque chose de plus compliqué, de plus grand que la manigance. D'ailleurs manigance est du langage familier, et machination de tous les styles. (Littré)

OK
Certaines théories, savantes ou farfelues, circulent sur la toile quant à l'étymologie de l'expression O.K...
En voici quelques-unes :
-  Au cours de la guerre de sécession, O.K. signifierait "zero killed" ("zéro tué"). Le chiffre zéro se lit O en anglais. Si personne n'est tué, tout va bien, donc c'est O.K.
-  O.K. vient de l'anglo-américain. L'expression serait la déformation graphique de "all correct" qui signifie "tout est bien". On a transformé "all correct" en "oll korrect", dont les initiales sont O.K. La première trace de cette transformation se retrouve à Boston en 1839.
-  L'expression OK vient du grec : ola kala, qui signifie "tout va bien"...
  (Le Monde)
Vous n'avez qu'à choisir la proposition que vous préférez, okay ?

Oscar

http://www.oscars.org/aboutacademyawards/awards/oscar.html

Ce prix, qui récompense les meilleurs films aux états-Unis doit son nom à Margaret Herrick, en 1928. La bibliothécaire de l'Académie se serait écriée en voyant la statuette, représentant un homme nu plongeant une épée dans une bobine de film, qu'elle ressemblait à son oncle Oscar...

Pamphlet
On trouve ce mot pour la première fois dans le Dictionnaire de L'Académie française, lors de sa 4e Édition en 1762 :
"PAMFLET : Mot Anglois, qui s'emploie quelquefois dans notre langue, et qui signifie Brochure."
Dans la 6e Édition (1832-5) du Dictionnaire de L'Académie française, le sens se précise :
"PAMPHLET. : Mot emprunté de l'anglais. Brochure. Il se prend souvent en mauvaise part. Un pamphlet injurieux, séditieux. Ce pamphlet est spirituel, et contient quelques idées fort justes. Un auteur, un faiseur de pamphlets."
Enfin, lors de la 8e Edition (1932-5) on trouve le sens connu aujourd'hui :
"Il se dit en français d'un Écrit satirique, d'un tour violent, contre quelqu'un ou quelque chose."
Mais... bizarre retour des choses, l'anglais aurait emprunté ce mot au français "palme-feuillet" qui désignait une feuille que l'on tenait à la main (la palme de la main, Paulme, c'est-à-dire la paume de la main) et qu'on lisait à l'assistance !
Ou encore :
"...emprunté à l'ancien français Pamphilet (ca 1245 Henri D'Andeli, Bataille des VII Arts, éd. A. Héron, p.55: La fu li sage Chatonez, Avionès et Panfilès), diminutif de Pamphile, désignant le poème latin (ou l'auteur à qui il était attribué)."

Requin
En 1614, le mot est souvent associé à chien de mer d'où la forme rechien (1614, Yves d'Evreux, p. 132 ds Fried. 1960, p. 544), puis du latin requiem, repos... requiem : prière pour les morts.
   requiem 1695 (Le Maire, p. 116, ibid.) .
D'où l'étymologie de Huet danss Ménage 1750 : "quand il a saisi un homme... il ne reste plus qu'à faire chanter le Requiem, pour le repos de l'âme de cet homme-là".

Silhouette
Etienne de Silhouette (1709-1767), ministre des Finances de Louis XV, était connu pour son originalité, si bien que, après avoir été renvoyé pour avoir voulu taxer les terres des aristocrates, il passa ses journées à découper des silhouettes dans du papier noir...

Tchin ou Tchin-tchin
La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne.
Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie.
On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition.
Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin").
D'autres versions, qui évoquent du poison que l'on mettait dans le verre de son ennemi au Moyen-âge, sont peu crédibles et ne reposent sur aucun fait rapporté...

Vacarme
En 1288 on trouve dans Renary le novel, écrit à Lille par J. Gelée, ce mot ou plutôt cette interjection Wascarme qui voulait dire "Hélas !" (d'après le Dictionnaire étymologique de la langue française  - O.Bloch - W. Von Wartburg)
D'après Larousse, ce mot qui a le sens de "Bruit assourdissant, tapage", serait issu du moyen néerlandais wacharme ! ou wascarme ! signifiant "pauvre de moi !" ou "au secours !"
On trouve ce mot dans Le Dictionnaire de l'Académie Françoise, 1ère Edition de 1694 :
Il y a eu aujourd'huy un grand vacarme dans cette ruë, dans cette maison. appaiser le vacarme. faire cesser le vacarme. il est allé chez un tel faire du vacarme. voila bien du vacarme pour peu de chose. 
Tumulte, grand bruit, bruit de gens qui se querellent, ou qui se battent.
Bref, ce mot dénote depuis des siècles la profonde détresse que l'on éprouve face au bruit...

Ziggourat (ou ziggurat)

Ziggourat La Ziggourat d'Our (Iraq), 2125 av. J.C.

Mot issu de l'assyrien zigguratu, dérivé du verbe zaqaru, "élever", "construire en hauteur". Édifice religieux fait de la superposition de plates-formes de dimensions décroissantes, dont la plus petite, au sommet, porte le temple. Probablement le monument le plus spectaculaire de la civilisation mésopotamienne (La Tour de Babel).

Oignons
En argot, les "oignons" désignent les fesses. Tout ça pour expliquer l'expression familière "Occupe-toi de tes oignons", qui veut dire occupe-toi de tes fesses, de ton corps, de toi-même, de ce qui te regarde.
Il est également possible que cette expression ait une origine américaine "know your onions" ("connaître ses oignons").
Cette locution serait née dans les années 1920 et aurait fait référence aux nombreuses variétés d'oignons que l'on cultivait à cette époque aux Etats-Unis, et qui rendait l'identification des espèces difficile.
"Connaître ses oignons" signifiait donc savoir quelles étaient les espèces cultivées, et par extension, tout connaître sur un sujet. "S'occuper de ses oignons" voudrait donc dire "se mêler seulement de ce qu'on connaît".
http://www.linternaute.com/expression/langue-francaise/111/s-occuper-de-ses-oignons/

Nylon
Il circule de nombreuses étymologies sur l'origine du mot nylon comme celles affirmant que le nylon provient de NY (New York) et LON (London), ou encore du prénom des épouses des inventeurs.
Son inventeur, Wallace Carothers, s'étant suicidé avant de donner un nom commercial à son polyamide 66, il revint à un comité de trois membres de chez DuPont de faire le choix en 1938.
Un des membres Dr. E.K.Gladding proposa "Norun" (pour no run soit ne s'effile pas), et changea aussitôt en "Nuron" pour éviter une publicité mensongère, tout en rimant ainsi avec Rayon ou coton, qui fut finalement déformé en nylon pour avoir un acronyme prononcé de la même façon pour les américains et les anglais.
Cette version officielle de DuPont fut aussitôt pervertie par quelques plaisantins en Now You Lose Old Nippon ou Now You Lousy Old Nippon, avec un succès tel que DuPont a commissionné en 1941 un journal japonais pour y démentir cette étymologie insultante. (Wikipédia)

Nonchalance
Ce mot est composé de non et du verbe en ancien français chaloir, "être d'intérêt pour"...
Le verbe chaloir est lui-même d'origine latine calere, "avoir chaud" et on le retrouve dans l'expression un peu surannée Peu m'en chaut : "peu m'importe".
Nonchalance signifie absence d'ardeur, d'énergie, manque de vivacité. De nos jours, on l'emploie essentiellement pour signifier une attitude affectée ou une lenteur...
(Voir texte)

 

Morbide
Si on fait souvent la corrélation du mot "morbide" avec le mot "mort", cela est surtout dû au hasard des consonances.
En italien, morbida, signifie "souple", mais aussi "beau" et "harmonieux"...
En français, le mot vient du latin  morbidus "malade, maladif" qui lui-même est un dérivé de morbus qui signifie "maladie" : qui est propre à la maladie, pathologique.
Ce n'est qu'au sens figuré que le mot a pris l'extension de malsain ou pervers.

Météore
Ce nom (masculin) vient du grec meteôra, "chose élevée dans les airs".
Ce terme désigne tout phénomène qui a lieu dans l'atmosphère. Ainsi, les éclairs, les arcs-en-ciel sont des météores. En physique, on désigne par météores aqueux les brouillards, les pluies, les neiges, le givre.
Aujourd'hui, on appelle plus généralement météore le phénomène lumineux qui résulte de l'entrée dans l'atmosphère terrestre d'un objet solide venant de l'espace.
Au figuré, un météore est une personne ou une chose qui fait une impression vive, mais peu durable.
(Larousse, Wiktionnaire)

Mascara
Mot qui vient de l'italien maschera et qui veut dire "masque".
Quoi ? Mesdames, saviez-vous que, étymologiquement parlant, le produit cosmétique que vous utilisez pour embellir et épaissir vos cils, devrait les dissimuler ?

 

Mot du jour

 

Mot provenant de différentes oeuvres

 

ESPIÈGLE est une altération du nom propre Ulespiegle, lui-même repris et adapté du nom de Eulenspiegel. Ce paysan facétieux, expert en petites tromperies ingénieuses, était le héros d'un roman allemand traduit en français en 1559 sous le titre : Les Aventures de Til Ulespiegle. Le Petit Robert

MENTOR vient du nom du héros de l'Odyssée, ami d'Ulysse, dont la déesse Athéna prit l'aspect pour accompagner et instruire Télémaque parti à la recherche de son père. Fénelon a contribué à populariser ce nom propre en France par ses Aventures de Télémaque (1699). Aujourd'hui, le mot désigne un conseiller sage et expérimenté. Le Petit Robert

ROCAMBOLESQUE vient de Rocambole, nom du héros d'une trentaine d'œuvres du romancier français Ponson du Terrail, publiées en feuilleton de 1857 à 1870. Rocambole vivait des aventures incroyables et animées, d'où le sens de l'adjectif qui qualifie une aventure pleine de rebondissements extravagants. Le Petit Robert

SACRIPANT est emprunté à l'italien Sacripante, personnage d'un poème chevaleresque italien, Orlando innamorato (Roland amoureux) de Boiardo. Sacripant, faux brave, était le défenseur de la ville assiégée d'Albraca et voulait épouser Angélique, fille du roi de la ville. Sacripant s'est d'abord employé dans le sens de « fanfaron, bravache » par allusion au personnage italien. Aujourd'hui, il désigne « un mauvais sujet, un vaurien ». Le Petit Robert

Expression du jour

Apprendre par coeur Cette expression est née au Moyen Âge.  Depuis l'Antiquité, le coeur était souvent considéré comme le siège de l'intelligence, de la mémoire et des sensations (sans doute à cause de l'accélération du rythme cardiaque lors des émotions fortes).

L'eau de Javel L'eau de Javel tire son nom du village de Javel où elle fut fabriquée pour la première fois.  Ce village, qui était situé à l'ouest de Paris, est aujourd'hui un quartier du 15e arrondissement de Paris. Découverte par le chimiste français Claude Louis Berthollet (1748-1822) à la fin du 18e siècle, l'eau de Javel fut employée à l'origine pour blanchir le linge. Elle est aujourd'hui utilisée dans le monde entier comme désinfectant et décolorant (son nom est "bleach" en anglais).

 

Pourquoi trinque-t-on ? La coutume de trinquer vient du Moyen Âge. À cette époque, les empoisonnements par la boisson étaient courants.  Par précaution, les gens qui vidaient leur verre ensemble s'échangeaient un peu de breuvage juste avant de boire. Par la suite, on se contenta simplement de cogner les verres pour échanger du liquide par éclaboussure. Aujourd'hui encore, on dit qu'il ne faut pas commencer à boire avant d'avoir trinqué, et qu'il faut se regarder dans les yeux en trinquant, ce qui est un signe de confiance.

 

Pourquoi au tennis compte-t-on les points par 15, 30 et 40 ? La façon de compter les points au tennis vient du jeu de paume. Ce jeu français, très pratiqué aux 16e et 17e siècles, est l'ancêtre du tennis créé par les Anglais au 19e siècle. Au jeu de paume, on suppose que le vainqueur du point devait avancer à chaque fois de 15 pas en direction du filet (15, 30, 45 ou 60 pas en partant de la ligne de service), et celui qui atteignait le filet, situé à 60 pas, remportait le jeu. Le nombre 40 serait un raccourci de 45, trop long à prononcer. Quand les joueurs étaient à égalité à 40, l'avantage consistait à faire 5 pas supplémentaires.

 

L'argent n'a pas d'odeur Ce proverbe est attribué à l'empereur romain Vespasien (9-79), en réponse à son fils Titus qui lui reprochait d'avoir instauré un impôt sur l'urine. Dans la Rome Antique, l'urine était collectée dans les toilettes publiques afin d'être utilisée par les tanneurs pour dégraisser la laine. Vespasien eut l'idée d'établir une taxe sur cette collecte. Critiqué par son fils, il lui mit sous le nez des pièces de monnaie en lui demandant s'il était importuné par l'odeur. Au 19e siècle, les Parisiens appelèrent leurs toilettes publiques des "vespasiennes" en mémoire de cette anecdote.

 

Nous ne sommes pas sortis de l'auberge...    Cette expression signifie que l'on est dans une situation difficile, et loin d'en être sortis.    Elle vient de l'argot où auberge signifie prison, car on y offre le gîte et le couvert. Au Québec (Canada), l'expression équivalente est "nous ne sommes pas sortis du bois".

 

Le jeu n'en vaut pas la chandelle Cette expression signifie que l'enjeu n'en vaut pas la peine.    Jusqu'au 18e siècle, le théâtre était éclairé à la chandelle.    Il fallait des milliers de chandelles par soirée, ce qui représentait une somme colossale à l'époque. Si les bénéfices rapportés par la représentation n'étaient pas suffisants, ils ne couvraient même pas le prix des chandelles.

 

Pourquoi les notes de musique sont-elles appelées do, ré, mi... ? La notation "do, ré, mi, fa, sol, la, si" a été créée au 11e siècle par un moine italien. Elle est inspirée d'un chant religieux latin :    Ut queant laxis     Resonare fibris    Mira gestorum     Famuli tuorum,    Solve polluti    Labii reatum,    Sancte Ioannes.    Le "ut", difficile à chanter, a été remplacé par un do au 17e siècle.

 

Avoir, mettre la puce à l'oreille Cette expression signifie avertir, être, mettre sur le qui-vive, se douter de quelque chose. Au 13e siècle, cette expression symbolisait le désir et avait une connotation amoureuse... Hé oui ! Les puces étaient des parasites très présents et il est probable que les séances de grattage respectif qu'elles occasionnaient se muaient en jeux plus érotiques... Depuis le 14e siècle, on pensait que lorsque quelqu'un parlait ou disait du mal de vous, on avait alors les oreilles qui sifflaient ou qui bourdonnaient. Ce sens a perduré jusqu'à nos jours. D'autre part, à cette même époque, on craignait que des puces ne se logent dans le conduit auditif. Le visage prenait alors une une allure fort inquiétante. Il ne fallut qu'un pas pour que la crainte d'avoir une puce dans l'oreille ne se juxtapose à celle que quelqu'un ne médise à votre sujet.

 

S'en soucier comme de colin-tampon "Se soucier de quelque chose comme de colin-tampon" est une expression signifiant "n'y prêter aucune attention, s'en moquer". le Littré de 1880 donne la définition de "colin-tampon" : Batterie des tambours suisses. Le Littré suppose que cette totale indifférence vis-à-vis des colin-tampons vient de ce que, en pleine bataille, les soldats se moquaient complètement des roulements de tambour de l'ennemi.

 

Mystère et boule de gomme L'origine de cette expression est on ne peut plus mystérieuse.  On retrouve une tournure du même genre au 19e siècle : "Mystère et jambonneau ! Il y a erreur !..." (Charles Monselet, La Revue sans titre, 1877) Pourquoi "jambonneau" et pourquoi "boule de gomme" ? Et pourquoi pas : "Mystère et rond de serviette" ou "Mystère et bigoudi" ou encore "Mystère et course à pied" ? On peut continuer autant qu'on veut : tout convient ! Voilà bien le genre de question mystérieuse où à "pourquoi", on répond avec délice "parce que !". Et tenez-vous le pour dit ! Non mais...

 

En voilà de drôles de questions...

 

Pourquoi y a-t-il des points sur les i ?
mettre les points sur les I
    Au Moyen-Âge, faute de quantité de papiers suffisante (le parchemin coûtait très cher), l'écriture gothique des moines copistes, était serrée et abrégée. Ainsi, la lettre i, qui n'était alors constituée que d'une seule barre verticale : l, pouvait aisément se confondre avec d'autres lettres. Dans un souci de clarté, les moines prirent l'habitude d'apposer une marque sur les i afin de les reconnaître : ce fut un point au-dessus de la lettre. Cette pratique fut ensuite élargie à la lettre j. Le point sur le i entra tellement dans les habitudes orthographiques de la langue française, qu'il survécut à l'écriture gothique jusqu'à nos jours. Aujourd'hui, l'expression "mettre les points sur les i", signifie clarifier les choses, comme le firent les moines copistes...

 

Pourquoi parle-t-on de "mère poule" pour désigner une mère possessive, alors que les poules s'occupent très peu de leurs petits ? C'est au Moyen-Âge, qu'il faut en chercher l'explication. À cette époque où se construisait encore la langue française, il était dans les habitudes d'attribuer un animal à chaque trait du caractère humain. Pour désigner une mère possessive, l'animal féminin le plus courant dans la vie populaire était la poule. Ainsi naquit l'expression "mère poule".

 

Un remède de bonne femme... qui est cette femme ? À l'origine, on disait bona fama, expression latine qui signifie "de bonne renommée". Plus tard, l'usage du mot fâme s'est perdu et on se contenta de transformer fâme en "femme"... Seuls ont subisté "fameux", "infâme" ou même "mal famé".

 

Tomber dans les pommes ? Et s'il n'y a pas de pommes, où tombe-t-on ? Cette altération de la langue est semblable à la précédente. À l'origine, on disait tomber dans les pâmes, "tomber en pamoison" ou "se pâmer"... Le mot pâmes devenant inusité, il faut remplacé par "pommes"... Vous parlez d'une compote !

Les proverbes et les dictons

Qu'ils parlent de la sagesse ou de la folie, ou plus prosaïquement des plaisirs de la table ou des cordons de la bourse, de la pluie ou du beau temps, sont poétiques ou cocasses, régulièrement moralisateurs. Souvent d'inspiration populaire, ils nous en disent long sur les peines et les joies, les inquiétudes et les espoirs de l'homme d'hier et d'aujourd'hui, d'ici ou d'ailleurs.

 

La sagesse... à l'italienne

La chaleur du lit ne fait pas bouillir la marmite. 

Qui a bu toute la mer en peut bien boire encore une gorgée.

L'enclume dure plus que le marteau.

Un homme n'est pas rivière et peut retourner en arrière.

vue par les Roumains

Personne ne demande où demeure le bel homme, mais où demeure l'homme sage.

La bonne abeille ne se pose pas sur une fleur fanée.

Quand tu traverses le pays des aveugles, ferme un œil.

L'homme avide, même lorsqu'il est rassasié, a faim.

L'hiver te demandera ce que tu as fait l'été.

chez les Japonais

Le thé âpre est parfumé à la première tasse.

Une rencontre n'est que le commencement d'une séparation.

L'eau prend toujours la forme du vase.

C'est le visage triste que pique l'abeille.

La parole chez les Malais

On tient les buffles par les cordes, et l'homme par ses mots.

Le couteau et la serpe s'émoussent, mais la langue de l'homme est toujours tranchante.

On apprend à connaître ses propres défauts par la langue d'autrui.

pour les Malgaches

Les paroles sont comme la toile d'araignée ; pour l'homme habile, elles sont un abri, pour le maladroit, elles sont un piège.

Les paroles sont comme des œufs ; à peine écloses, elles ont des ailes.

Les paroles retentissent plus loin que le fusil.

chez les Chinois

Une parole sortie de la bouche, quatre chevaux la rapportent difficilement.

Qui élargit son cœur rétrécit sa bouche.

On gagne toujours à taire ce qu'on n'est pas obligé de dire.

Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles qu'on a le plus d'intérêt à savoir.

 Le sage et le fou

Excès de langage, naïveté, insouciance... autant de défauts qui donnent au fou le rôle de victime toute désignée dans le jeu social et qui en font une proie facile pour l'homme sage, l'homme rusé. Dans les proverbes, le sage et le fou constituent un couple indissociable, dont les rôles peuvent s'inverser.

Au miroir de la vanité, un fou est toujours regardé.

Châtier fol est coup en eau.

« Il est illusoire de corriger un fou. »

 

De fol folie, de cuir courroie.

« D'un fou on ne peut attendre qu'un acte de fou. »

Fol promettant,

Nuée non pleuvant.

« La promesse d'un fou n'a pas d'effet : comme un nuage sans pluie. »

 

Fol s'y fie, musard (= sage, prudent) attend.

 

À barbe de fou, on apprend à raire (= raser).

« On devient habile aux dépens des naïfs, des inconscients. »

 

À chaque fou sa marotte.

 

À la quenouille le fol s'agenouille.

« Le fou se plie aux volontés d'une femme. »

 

Après la fête, le fou en blanc reste.

« Seul un fou garde son costume quand la fête est terminée. »

 

Plus on est de fous, plus on rit.

 

Les fous inventent les modes et les sages les suivent.

 Visions du monde

La vision du monde que traduisent les proverbes est souvent pessimiste et désabusée : le mal et le malheur sont les thèmes dominants. Le proverbe, par le rituel de sa formule et son emploi, appelle une réaction de prudence et de crainte superstitieuse. Mais il faut y voir aussi l'écho des conditions de vie souvent difficiles, incertaines, qui étaient le lot de nos ancêtres à l'époque de la vitalité des proverbes.

Les joies et les peines

Pour vivre heureux vivons cachés.

Qui mal cherche mal trouve.

Qui mal dit mal lui vient.

« Ces derniers proverbes invitent à ne pas se mêler des affaires des autres. »

De deux maux il faut choisir le moindre.

De peu de cas vient chose grande.

Petite négligence accouche d'un grand mal.

À peine endure le mal qui ne l'a appris.

« Celui qui n'est pas familiarisé avec le mal le supporte avec peine. »

Les grandes douleurs sont muettes.

Honni soit qui mal y pense.

Devise de l'ordre de la Jarretière, ordre de chevalerie britannique du XIIe siècle, passée en proverbe.

À quelque chose malheur est bon.

« Une infortune nous procure parfois un avantage que nous n'aurions pas eu sans elle. »

 Les aléas de la vie

Aujourd'hui à toi, demain à moi.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Ancienne variante : Ce qui nuit à l'un duit (= profite) à l'autre.

Toute médaille a son revers.

Les plaisirs portent ordinairement les douleurs en croupe.

Bon an, mal an...

Au rythme des saisons, des moissons, des fêtes et des vendanges, voici l'année en quelques dictons météorologiques et prémonitoires, parfois.

Janvier

Janvier sec et sage

Est un bon présage.

Sécheresse de janvier, Richesse de fermier.

L'Épiphanie (6 janvier) Belle journée aux Rois, L'orge croît sur les toits.

 Février

Si février n'a ses bourrasques, Tous les mois feront des frasques.

Février trop doux, Printemps en courroux.

La Chandeleur (2 février). C'est le jour de la purification de la Vierge. La Chandeleur tient son nom du fait que les chandelles bénies ce jour-là sont censées préserver la maison des maléfices.

Qui mange des crêpes quand la Chandeleur est arrivée, Est sûr d'avoir argent toute l'année.

Mars

En mars, vent ou pluie, Que chacun veille sur lui.

Quand mars bien mouillé sera, Beaucoup de fruits cueilleras.

Le printemps (21 mars) Une hirondelle ne fait pas le printemps.

 Avril

En avril Ne te découvre pas d'un fil

En mai Fais ce qu'il te plaît.

Bourgeon qui pousse en avril, Met peu de vin au baril.

Les Rameaux. C'est le dimanche qui précède la date de Pâques. On dit aussi « Pâques fleuries », « jour du buis » ou « jour du laurier » : c'est ce jour-là que le buis ou le laurier qu'on porte à bénir doit être fleuri.

Le propre jour des Rameaux, Sème oignons et poireaux.

Mai

Mai frileux : an langoureux. Mai fleuri : an réjoui. Mai venteux : an douteux.

Quand il tonne en mai Les vaches ont du lait.

L'Ascension

Quand il pleut le jour de l'Ascension, Les cerises s'en vont en procession.

Juin

Juin froid et pluvieux, Tout l'an sera grincheux.

Juin bien fleuri, Vrai paradis.

L'été (21 juin) Été brûlant, Fait lourd froment.

 Juillet

Juillet ensoleillé Remplit cave et grenier.

Qu'on soit fumiste ou dramaturge, En juillet il faut qu'on se purge.

Sainte Madeleine (22 juillet). Les dictons de ce jour-là jouent sur l'allusion aux larmes versées par Marie-Madeleine devant le Christ.

S'il pleut à la Sainte-Madeleine Il pleut pendant six semaines.

 Août

Au mois d'août, Le vent est fou.

Août mûrit, Septembre vendange, En ces deux mois, tout bien s'arrange.

L'Assomption (15 août)

Pluie de l'Assomption, Huit jours de mouillon.

Septembre

Septembre se nomme Le mai de l'automne.

Vins de septembre Font femmes entendre.

L'automne (21 septembre)

Automne en fleurs, Hiver plein de rigueurs.

Octobre

Octobre en bruine Hiver en ruine.

Quand octobre prend sa fin, Dans la cuve est le raisin.

Novembre

Quand en novembre il a tonné, L'hiver est avorté.

Le mois des brumes réchauffe par devant Et refroidit par derrière.

La Toussaint (1er novembre) Vent de Toussaint, Terreur de marin.

Décembre

Décembre aux pieds blancs s'en vient, An de neige est an de bien.

En décembre, fais du bois Et endors-toi.

Les Avents (les quatre semaines précédant Noël). Cette période qui annonce l'arrivée du Christ est aussi appelée « petit carême ».

Le mois de l'Avent Est de pluie et de vent ; Tire ton bonnet jusqu'aux dents.

 

Bonds et rebonds des balles...

Peau de balle !

Selon la jolie formule de Gaston Esnault, cette expression est l'une de celles qui « désignent des intimités masculines à ne pas dilapider ». Dès le Moyen Âge, le mot pel (peau) avait cette spécialisation particulière (pel en ancien provençal, le dérivé pelette « prépuce », avant-peau). Peau de mes balles, sans doute trop clair, ne s'est pas répandu ; peau de nœud est resté argotique ; peau de zébi (chez les zouaves, vers 1870) a eu plus de succès, son élément scabreux (mot arabe) n'étant pas toujours compris en France. Quant au renforcement peau de balle et balai de crin, il relève du procédé des « charades à tiroirs » où la dernière syllabe est reprise après la coordination par la première du syntagme suivant (en outre le balai de crin, instrument modeste et militaire, symbolisait la pénurie). La peau ! « rien du tout » est historiquement une ellipse des formules précédentes, mais se comprend aussi bien de nos jours sans référence scabreuse, la peau étant ce qui n'est pas comestible.

Sartre avait adopté un énergique slogan : « Science, c'est peau de balle, Morale, c'est trou de balle. » S. DE BEAUVOIR, La Force de l'âge

Enfant de la balle

Un enfant de la balle, c'est « un comédien, un acteur, etc., dont les ascendants faisaient le même métier ». Cette acception moderne évoque surtout l'aspect itinérant de la profession, les « tréteaux », le cirque, etc. Même dans ce contexte, l'allusion à la balle serait obscure si on ignorait l'emploi antérieur de l'expression : « enfant du maître d'un jeu de paume (qui est très exercé, malgré son jeune âge et avec qui il est dangereux de se mesurer) ». L'expression avait dès le XVIIe s. une valeur étendue : « personne élevée dans la profession de ses parents » que l'on trouve encore chez certains auteurs contemporains :

« Il me trouvait bien un peu jeune... mais ça n'avait pas d'importance, puisque j'avais le feu sacré... que j'étais un enfant de la balle... Que j'étais né dans une boutique !... »

L.-F. CÉLINE, Mort à crédit

« Quant à moi, je lui prêtais d'autant plus de piquant qu'elle était la petite-fille d'une divette dont maintes fois j'avais entendu louer le charme et le talent. Nièce aussi (par sa mère) d'un acteur connu, elle était à n'en pas douter une enfant de la balle... »

M. LEIRIS, Fibrilles

La locution ayant plu, elle a été revendiquée par plusieurs professions, grâce aux multiples acceptions du mot balle.

 

Demain, dès potron-minet, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai... je reviendrai entre chien et loup...

Dès potron-minet

Potron qui ne se trouve plus que dans cette expression vient du latin posterio qui a donné l'ancien français poitron « cul ». Au XVIIe siècle on trouve l'expression dès le poitron-jacquet qui signifie littéralement « dès que l'écureuil (le jacquet ou « petit Jacques ») montre son derrière » avec le sens de « dès l'aube, dès le petit jour ». Poitron-jacquet s'explique par le fait que l'écureuil dresse souvent sa queue, faisant ainsi voir son postérieur ! C'est du XIXe siècle que date le remplacement par potron-minet, peut-être dû au fait que le chat passe pour être très matinal. La littérature du XIXe siècle (Balzac, Hugo) a popularisé la variante féline et son altération en patron-minette (due à l'incompréhension de potron), cette dernière forme ayant servi de dénomination à une association de malfaiteurs sous Louis-Philippe.

« Bah ! vos pensionnaires avaient bien le diable au corps ; ils ont tous décanillé dès le patron-jacquette.— Parle donc bien, Sylvie, reprit madame Vauquer : on dit le patron-minette. »

BALZAC, Le Père Goriot

Entre chien et loup

Cette expression qui signifie « à la tombée du jour » date, en français, du XIIIe siècle et remonte à l'Antiquité. Un texte hébraïque du IIe siècle avant J.-C. dit : « quand l'homme ne peut distinguer le chien du loup ».

« Entre chien et loup, sur le tard

Qu'on va les marjolaines querre [quérir, chercher] »

Jugement de l'amant banni, XVe siècle

On rencontre parfois la variante après chien et loup qui, en principe, devrait indiquer une heure plus tardive que entre...

« C'était un soir de juillet, à cette heure après chien et loup où la sueur s'évapore sur la peau et où toute la poussière du jour s'achève de tomber [...]. »

P. NIZAN, Le Conspirateur

Chercher midi à quatorze heures

L'expression date du début du XVIIe siècle. On la trouve chez Molière. On a dit au XVIe siècle chercher midi à onze heures (peut-être pour dire « dîner avant le milieu du jour ») et chercher midi (si loin). Midi correspond à un point crucial, et l'ajout de à quatorze heures pourrait venir de l'emploi de quatre comme symbole de la totalité. Elle signifie littéralement « ne pas voir une chose là où elle est », la position de midi (entre matin et après-midi, et entre jour et nuit) étant particulièrement bien repérable. Malgré la transparence de l'image, on en a parfois donné au XVIIIe siècle (et encore au milieu du XIXe siècle chez Littré) une explication pseudo-rationnelle qu'on citera pour mémoire :

« Ce proverbe suppose la coutume d'Italie, de compter les heures au-delà de douze et jusques à vingt-quatre, commençant à les compter depuis le coucher du soleil. Or comme à midi, même dans les plus grands jours, on compte plus de quatorze heures, en ce païs-là, chercher midi à quatorze heures, c'est chercher une chose où elle n'est pas. »

RICHELET, Dictionnaire, article Quatorze

La locution est restée usuelle :

« Il eût mieux aimé qu'Adélaïde fût avantagée de tous les côtés ; mais puisqu'elle était sa femme, il n'allait pas chercher midi à quatorze heures, il l'aimait comme ça. Dans le fond (il ne le disait pas, il parlait même sévèrement à Adélaïde de l'insuffisance de ses fesses), il l'aimait parce qu'elle était comme ça. »

M. AYMÉ, La Jument verte

Minute papillon

Cette interjection qui signifie « ne soyez pas si pressé ! » est relativement récente, on la rencontre vers 1900 pour la première fois. Que vient faire ici le papillon ? Métaphoriquement, le papillon effleure trop rapidement les choses, il passe trop vite d'un sujet à l'autre, idée que l'on retrouve dans le verbe papillonner.

En cinq sec

L'expression numérique de la rapidité d'action utilise les plus petits nombres premiers (à l'exception évidente de un, puisqu'il s'agit de décomposer l'acte) : deux, trois et cinq. On peut le voir dans les expressions : en deux, en trois coups de cuiller à pot ; en deux temps, trois mouvements . Dans en cinq sec, sec est adverbe ; le terme vient d'un jeu de cartes, l'écarté. Jouer une partie d'écarté en cinq sec, c'est la jouer en cinq coups et faire cinq points sans en perdre un seul, c'est-à-dire gagner aussi rapidement qu'il est possible. L'expression a pris sa valeur métaphorique de « rapidement et efficacement » à la fin du XIXe siècle.

 

On emménage ou on déménage ?

Pendre la crémaillère

L'expression apparaît dans la première édition du dictionnaire de l'Académie, en 1694. La crémaillère est la chaîne ou la tige métallique à crans qui permet de suspendre un récipient au-dessus du feu, pour faire la cuisine. Le mot a acquis d'autres sens techniques vers la fin du XVIIe siècle, mais la locution, pendre la crémaillère a dû garder sa motivation jusqu'au XIXe siècle. Elle a survécu à la disparition même de l'instrument, probablement parce qu'elle confère de nos jours à l'installation dans un logement impersonnel un parfum d'ancienneté, de feu de bois.

« Le pauvre baron, affiché, moqué, pris d'une rage facile à concevoir, mit alors dans sa tête un vouloir de financier d'accord avec la furieuse passion qu'il se sentait au cœur. Il désirait, en pendant la crémaillère, pendre aussi l'habit de père noble et toucher le prix de tant de sacrifices. »

BALZAC, Splendeurs et Misères des courtisanes

C'est l'auberge espagnole

L'expression vient d'une comparaison avec les auberges d'Espagne, où, selon les voyageurs venus du Nord, il était recommandé d'apporter de quoi manger et boire, si l'on ne voulait pas être réduit à la portion congrue. L'image de l'auberge espagnole, aujourd'hui totalement figée, est encore couramment employée, mais le plus souvent dans des contextes abstraits. On trouve la comparaison par exemple chez MONTHERLANT(Notes de théâtre) qui écrit de la IXe symphonie de Beethoven : « On y arrive extasié d'avance, y apportant comme dans les auberges espagnoles, tout ce qu'on souhaite d'y trouver. »

Déménager à la cloche de bois

L'expression n'a rien à voir avec l'argot être à la cloche, filer la cloche (1890) « être sans logis » car on la rencontre au moins trente ans plus tôt. Il s'agit en fait d'une allusion au silence du départ, où l'on prend soin d'étouffer les bruits de chocs. L'expression s'emploie d'ailleurs au sens de « partir furtivement et définitivement de chez soi », comme le montre la citation de Cendrars, qui emploie le verbe transitivement.

« Quoi qu'il en soit, je me souviens que l'on m'avait adressé à lui pour déménager à la cloche de bois une étudiante russe qui voulait quitter son amant. »

B. CENDRARS, Bourlinguer

 

Ne partez pas comme ça... ! N'oubliez pas la clé des champs et votre poudre d'escampette...

Jouer la fille de l'air

L'expression fille de l'air a désigné poétiquement la mouche, l'abeille, et les créatures mythologiques. Jouer la fille de l'air, le seul emploi vivant, qui signifie « s'enfuir », viendrait d'une opérette datant du milieu du XIXe siècle, Les Filles de l'air, où une fille de l'air, une sylphide, disparaît en s'évaporant.

« J'suis l'poinçonneur des Lilas Arts-et-Métiers direct par Levallois J'en ai marre j'en ai ma claque De ce cloaque Je voudrais jouer la fille de l'air Laisser ma casquette au vestiaire »

S. GAINSBOURG, Le Poinçonneur des Lilas

Prendre la poudre d'escampette

Escampette est un diminutif du moyen français escampe « fuite », dérivé du verbe escamper (XIVe siècle). L'escampette n'a subsisté que dans cette locution attestée pour la première fois en 1688 et toujours en usage. La poudre en question est généralement interprétée comme celle qui explose (et fait fuir), mais il pourrait aussi bien s'agir de la poussière soulevée par une course rapide.

« Tant pis ! Si elle prenait la poudre d'escampette un de ces jours, ses parents pourraient bien faire leur mea culpa et dire qu'ils l'avaient eux-mêmes poussée dehors... »

É. ZOLA, L'Assommoir

Prendre la clé des champs

L'expression clé des champs date du Moyen Âge : c'est la clé qui permet de sortir de l'endroit où l'on se trouve pour aller en terrain libre, et non pas la clé qui ouvre un champ considéré comme clos. L'expression prendre la clé des champs « s'enfuir » est attestée au XIVe siècle. Ces locutions sont à rapprocher de donner les champs « mettre en liberté » (dans Montaigne), qui illustre la valeur ancienne du mot champs (au pluriel) pour « espace libre ».

« Il est d'une humeur bien bigearre [sic] et bien contraire à celle de tous les autres qui veulent avoir la clef des champs, car il ne désire rien tant que de se voir en cage. »

CH. SOREL, Histoire comique de Francion

Mettre les bouts

Cette expression qui signifie « s'en aller, s'enfuir » est attestée en 1916. Avant cette date, on trouve l'expression mettre les bouts de bois où les « bouts de bois » désignent métaphoriquement les jambes. Mettre équivaut ici à prendre dans prendre ses jambes à son cou. Bout (de bois), dans cette locution a eu pour synonymes les baguettes, les bambous, les bois, les cannes, tous attestés entre 1903 et 1915.

« Zazie [...] regarda le public. Elle n'y vit point Charles et le fit remarquer. – Il s'est tiré, dit Gabriel [...] Zazie revint à son point de départ : – Tout ça ne me dit pas pourquoi charlamilébou. »

R. QUENEAU, Zazie dans le métro

 

 

Ne soyez plus tristes... enlevez votre bonnet de nuit et jetez-le très loin!

Ne pas être dans son assiette

De nos jours, ne pas être dans son assiette est interprété comme une métaphore où l'équilibre alimentaire symbolise la santé, le bien-être. Ne pas être dans son assiette, c'est « ne pas se sentir bien, manquer d'entrain ».

« Ils sont à table Ils ne mangent pas Ils ne sont pas dans leur assiette Et leur assiette se tient toute droite Verticalement derrière leur tête »

J. PRÉVERT, Paroles, « La Cène »

Mais l'assiette dont il est question ici désigne en fait « la manière d'être placé », la « disposition » tant au physique ( l'assiette d'un cavalier, c'est à-dire la position du cavalier sur sa monture) qu'au moral. Dans la langue classique, il n'y avait aucune ambiguïté quant au sens, et assiette pouvait être qualifié par un adjectif :

« Il est pâle comme un mort ! – [...] Il a la physionomie toute renversée. Allez vous coucher [...]. » [Bazile] - En effet, Messieurs, je crois que je ne ferai pas mal de me retirer ; je sens que je ne suis pas ici dans mon assiette ordinaire.

BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville

Triste comme un bonnet de nuit

Cette expression, attestée en 1771, a dû se dire quand la coutume de porter un bonnet pour dormir ne sévissait plus que chez les personnes âgées. Les porteurs de bonnets de nuit, comme ceux de bonnets de coton un siècle plus tard, ne pouvaient plus être que des vieillards ennuyeux.

Jeter son bonnet par-dessus les moulins

Cette expression, qui date du XVIIe siècle, a eu le sens d' « arrêter dans son récit, admettre que l'on ne sait rien de plus ».

« Voilà ce que Moreuil m'a dit, espérant que je vous le manderais : je jette mon bonnet par-dessus les moulins, et je ne sais rien du reste. »

SÉVIGNÉ, 47, in Littré

De nos jours, on voit dans le bonnet le symbole de la bonne conduite. Par-dessus les moulins équivaut à « le plus haut, le plus loin possible » mais reste inexpliqué, sinon par la situation généralement dominante des moulins à vent.

« Ah ! monsieur le chef de la Sûreté, on est loin du repentir d'autrefois ! On a jeté bonnet et le reste par-dessus tous les moulins du monde ! »

GORON, L'Amour à Paris, t. I

 

Fromage ou dessert ?

Sucrer les fraises

Dans cette expression qui signifie « être agité d'un tremblement nerveux » ou « être gâteux », le tremblement incontrôlé est ironiquement imputé à une agitation spécifique, délibérée, entreprise à des fins aussi précises que dérisoires.

« Mon fils tu as déjà soixante ans Ta vieille maman sucre les fraises On ne veut plus d'elle au trapèze À toi de travailler il serait temps. Moi, je veux jouer de l'hélicon Pon pon pon pon »

BOBY LAPOINTE, L'Hélicon

« Voilà Félicien qui se met à sucrer les fraises à pas trente ans d'âge, et son père, donc l'Achille Guérillot, un buveur aussi, ah ! oui, un buveur. »

M. AYMÉ, Le Vin de Paris

Entre la poire et le fromage

En 1640, on disait entre la poire et le fourmage. Le fromage se mangeait après les fruits, et la poire était, avec la pomme, le fruit type. La locution signifie d'abord concrètement « vers la fin du repas », donc à un moment où l'on est repu, où les propos sont moins sérieux et l'atmosphère conviviale. La forme de la locution entre... lui a donné une autre valeur, plus temporelle : « entre deux événements ; de manière fortuite, à un moment perdu ». Poire et fromage, dans cet ordre, sont démotivés et ne représentent plus que de simples démarcations.

« Adieu, tout à toi, écris-moi entre la poire et le fromage. »

G. FLAUBERT, Correspondance

« Pour lors, entre la poire et le fromage, s'il vous parle de ses malheurs, des pontons, que vous aurez bien l'esprit de le mettre là-dessus, vous lui offrirez de demeurer ici... »

BALZAC, La Rabouilleuse

Aller aux fraises

Cette locution populaire d'origine rurale, qui signifie « aller dans les bois en galante compagnie », est attestée en 1915. La cueillette des fraises des bois est prétexte à chercher un lieu écarté propice aux ébats amoureux. Anciennement, on rencontrait aussi l'expression cueillir la fraise. L'activité naïvement anodine de la cueillette des fraises qu'on ne saurait découvrir qu'en des lieux cachés, les bois et les buissons.

Tirer les marrons du feu

Cette expression, qui signifie « se donner de la peine pour le seul profit d'autrui », date du XVIIe siècle. Elle a été popularisée par la fable de La Fontaine « Le Singe et le Chat », où l'on voit le chat Raton retirer au profit du singe Bertrand des marrons qui grillent au feu. On a d'abord trouvé tirer les marrons du feu avec la patte du chat (1640), puis tirer les marrons de la patte du chat (1656, Molière). C'est certainement la version abrégée de cette forme originelle qui a contribué à fausser l'interprétation de cette locution qui est parfois comprise à tort comme « tirer pour soi-même avantage d'une situation », le sujet de l'action et le bénéficiaire étant confondus en une seule personne.

 

Au firmament...

À la belle étoile

Cette expression signifie « en plein air, la nuit » et s'utilise avec coucher, passer la nuit. On a d'abord dit : coucher à l'enseigne de l'étoile. La variante coucher à l'hôtel de la belle étoile semble être une modification tardive.

« Je m'en suis allé dans les champs pour coucher à la belle étoile, il n'y avait pas d'étoile. J'ai pensé qu'il pleuvrait, et qu'il n'y avait pas de bon Dieu pour empêcher de pleuvoir, et je suis rentré dans la ville pour y trouver le renfoncement d'une porte. »

V. HUGO, Les Misérables

« [...] Je veux être libre, tout à moi, seul, ou avec toi, pas avec d'autres ; je veux pouvoir coucher à la belle étoile, sortir sans savoir quand je rentrerai. »

G. FLAUBERT, Correspondance

Être au septième ciel

L'expression est tirée de la cosmogonie antique dans lequel l'univers était formé de plusieurs sphères concentriques (dont le nombre était d'ailleurs variable, de sept à onze). Transcrite par le judéochristianisme où le ciel acquérait une valeur théologique et où les chiffres trois et sept étaient chargés de symbolisme, cette tradition a donné naissance à des expressions comme être transporté, ravi, etc. au septième (ou au troisième) ciel.

« Ils regardaient ses gestes fiévreux, ses yeux luisants, sa pose... trop penché en avant... perdant la tête, oubliant où il est, se croyant seul avec elle dans les limbes, au septième ciel... »

N. SARRAUTE, Le Planétarium

Con comme la lune

Cette expression, qui signifie « particulièrement stupide », semble dater du début du XXe siècle. D'une façon générale, la lune exprime le mauvais fonctionnement mental, moins la sottise qu'un léger dérangement de l'esprit ou la distraction. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, avoir la lune, un quartier de lune dans la tête signifiait « être un peu fou, bizarre ». En même temps, lune conserve en arrière-plan son sens anatomique de « postérieur »... comme le mot con évoque à la fois la réalité anatomique et la stupidité. Con comme la lune, « comme un derrière », redouble la métaphore : « partie honteuse du corps » égale « stupidité ». L'assimilation d'un individu stupide à une partie dépréciée du corps humain n'est pas rare, on dit en effet bête comme ses pieds, mais non pas bête comme sa tête ou ses mains !

L’étymologie

    

« À la Bibliothèque nationale, un temps, pour le compte d’un philologue, il releva des mots, dans les livres » (J. Audiberti).

Chenu, barbu, le dos fourbu par de trop longues heures passées sur de vieux grimoires poussiéreux, l’étymologiste ? Si ce fut le cas, ça ne l’est plus. L’informatique a changé notre vie. En tout cas, notre métier. Bien sûr, nous consultons des dictionnaires et des textes anciens pour suivre à la trace un mot et ses pérégrinations. Mais, aujourd’hui, la plupart de ces ouvrages, anciens ou récents, sont en ligne ou accessibles sur CD-ROM, comme le Dictionnaire universel de Furetière (1690), le Dictionnaire étymologique de Gilles Ménage (1694) et beaucoup d’autres, y compris étrangers. Être étymologiste, c’est chercher l’origine des mots et donner la date de leur apparition en français. Ces dates sont le plus souvent relatives et elles sont avérées jusqu’à ce que l’étymologiste en trouve de plus anciennes.

Les mots et sens nouveaux : de nouvelles réalités à exprimer

Les emprunts, notamment les anglicismes, sont souvent perçus comme une menace. Observatoire de notre langue, LE PETIT ROBERT doit faire figurer ces mots dans une description objective, leur origine étant précisée. Pour répondre aux besoins de désignation des réalités nouvelles, la Délégation générale à la langue française propose des mots et des termes en remplacement des équivalents étrangers, publiés dans le Journal officiel. Ces recommandations officielles sont mentionnées dans LE PETIT ROBERT.

Témoin passionné de la richesse et de l’évolution de notre langue, LE PETIT ROBERT accueille chaque année des mots et sens nouveaux passés au crible des lexicographes.

La presse et les médias, mais aussi la littérature, fournissent constamment de nouvelles manières de dire le monde qui nous entoure. Le dictionnaire reflète les besoins et les richesses de l’actualité et donne au lecteur les moyens d’exprimer le monde actuel.

Voici, par thèmes, une sélection des nouveaux mots, des nouvelles expressions, des nouveaux sens et des nouvelles personnalités que ces millésimes 2015 accueillent.

POLITIQUE ET SOCIÉTÉ

Les médias nous ont familiarisés avec des mots comme entre-soi, euphémiser, forensique ou confirmé (qualifiant un professionnel). Certaines expressions sont nouvellement employées dans un contexte politique, telles que petits arrangements, baronnie, ligne de fracture, machine à perdre, tandis que Manuel VALLS, à l’instar de tous les Premiers ministres français, fait son entrée dans Le Petit Robert des noms propres.

L’attention croissante portée à notre environnement, à notre santé se traduit par l’ajout de écoresponsable (et écoresponsabilité), fracturation hydraulique. De nouveaux modes de vie, plus respectueux des animaux, en découlent, désignés par les mots végane et véganisme.

La remise en cause de certains modèles, qui a suscité récemment des réactions passionnées, trouve un écho dans Le Petit Robert avec hétéronorme (et hétéronormé), lesbophobie (et lesbophobe), masculinisme (et masculiniste), ou encore, parmi les noms propres, les activistes des FEMEN. Des crimes et délits sont reconnus et nommés : féminicide, pédopornographie (et pédopornographique).

Des substances consommées lors de rassemblements festifs sont désignées sous le nom de drogues de club, telles que MDMA, méthamphétamine (et son abréviation méth).

L’actualité se rappelle également à nous avec démondialisation, groupe identitaire, épargne de précaution, peine de probation.

Le lanceur d’alerte du Petit Robert entre quant à lui en résonance avec les noms propres : le collectif ANONYMOUS, le site WikiLeaks auquel est associé Julian Paul ASSANGE, sans oublier Edward SNOWDEN et la NSA.

L’actualité internationale, enfin, est à l’origine de nouvelles notices consacrées au mouvement ANSAR AL-CHARIA, à la secte BOKO HARAM, à l’ORGANISATION POUR L’INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUES (prix Nobel de la paix 2013) et à des personnalités comme MALALA.

LA VIE QUOTIDIENNE

La vie quotidienne apporte au Petit Robert son lot de nouveaux mots, issus de divers domaines. Le nouveau goût de partager son autoportrait sur les réseaux sociaux, baptisé selfie, fait fureur. Le hipster, qui doit ses tatouages au dermographe, est présent dans cette nouvelle édition.

La cigarette électronique a été adoptée par le fumeur, métamorphosé en vapoteur (entré dans Le Petit Robert avec vapoter et vapotage).

Les modes de transport se diversifient, véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC), moto-taxi, vélo-taxi (mis au goût du jour), entraînant dans leur sillage un métier tel que vélociste.

Des mots du langage de tous les jours, parfois familiers : atomiser (« détruire »), boloss, capillotracté, groover, mémoire de poisson rouge, procrastiner, taffer, triper.

La cuisine et la gastronomie sont représentées par de nouveaux aliments comme burger, burrata, gianduja, gyoza, shiitaké, speck, yassa, ou encore ail des ours, rhum arrangé, chips de betterave ou de pomme, indication géographique protégée (IGP), le technique et peu ragoûtant minerai de viande révélé à la faveur d’un scandale ; signalons également le nouveau métier de barista, le succès de la bistronomie (avec bistronomique) ou l’essor de la microbrasserie.

Le cuisinier Pierre GAGNAIRE rejoint le club des grands chefs du Petit Robert des noms propres (dans lequel figurent déjà Bocuse, Ducasse, Guérard, Robuchon, Senderens…).

De nouvelles fibres textiles se sont imposées, tirées de végétaux comme le bambou ou la ramie. D’éminents représentants du luxe et de la mode entrent dans Le Petit Robert des noms propres : Thomas BURBERRY, Georges Édouard PIAGET.

Le sport accueille abdos-fessiers, pilates, vététiste, zumba dans Le Petit Robert, tandis que l’athlète Martin FOURCADE, le perchiste Renaud LAVILLENIE, le judoka Teddy RINER, font leur entrée dans Le Petit Robert des noms propres.

LES SCIENCES

La médecine et la science enrichissent également la langue, avec des mots comme archées, cyanophycées, les termes d’anatomie fibula et glie, ou les expressions courantes bon, mauvais cholestérol. Le suicide médicalement assisté, autorisé dans certains pays, Les virus nouvellement découverts, mégavirus, pandoravirus, rejoignent les récents virus géants (comme les mamavirus et mimivirus qui ont fait leur entrée dans Le Petit Robert il y a peu de temps).

Le vortex polaire, responsable de la vague de froid qui s’est abattue sur l’Amérique du Nord, complète l’article consacré à ce phénomène tourbillonnaire.

Des scientifiques tels que l’aéronaute et psychiatre Bertrand PICCARD ou encore Ray DOLBY, inventeur du Dolby Stereo, font leur entrée dans Le Petit Robert des noms propres.

LA CULTURE

Bande dessinée, littérature, spectacle vivant, architecture, design, cinéma et musique ont, comme chaque année, significativement contribué aux nouveaux millésimes.

La bande dessinée, que l’on nomme comics si elle est américaine, se décline aussi sous la forme du roman graphique. Le super-héros fait son entrée dans Le Petit Robert, tandis que Le Petit Robert des noms propres accueille l’illustrateur PEF ainsi que les célèbres Alan MOORE (auteur entre autres de Watchmen) et ROBA (le père de Boule et Bill). Le cyborg de la science-fiction et le préquel qu’affectionnent le cinéma comme la bande dessinée entrent cette année dans Le Petit Robert, rejoints par un spécialiste des jeux de mots en la personne du verbicruciste qui conçoit les grilles de mots croisés (à ne pas confondre avec le bien connu cruciverbiste qui les remplit !).

La littérature est, elle aussi, mise à l’honneur dans le nouveau millésime du Petit Robert des noms propres, avec Nicole BROSSARD, Dan BROWN, Virginie DESPENTES, DUONG THU HUONG, Patrick RAMBAUD, Yasmina REZA ou encore Jean-Philippe TOUSSAINT.

Il en est de même pour le cinéma et le spectacle vivant : en témoigne l’entrée de personnalités comme Asghar FARHADI, Jean-Michel RIBES, Emmanuelle RIVA, Ken SCOTT, James THIERRÉE ou Denis VILLENEUVE.

Sans oublier la musique, représentée par les chefs d’orchestre Philippe JORDAN et Yannick NÉZET-SÉGUIN, le design par les frères BOUROULLEC et matali crasset (les minuscules sont voulues par l’artiste), et l’architecture par Phyllis LAMBERT.

L’INFORMATIQUE ET LE MULTIMÉDIA

Les nouvelles technologies, sources régulières de néologismes, sont aussi présentes avec capacitif et résistif, cyberattaque, deux (2.0), fibré, G (« génération » dans 3G, 4G), gif et jpeg, hashtag (et sa recommandation officielle, mot-dièse), droit à l’oubli numérique, troll.

L’enseignement évolue avec les nouvelles technologies, les cours sont désormais accessibles en ligne (mooc) et de nombreux établissements partagent des informations via un ENT (« espace numérique de travail »).

Douglas ENGELBART, inventeur de la souris d’ordinateur, fait de son côté l’objet d’un nouvel article dans Le Petit Robert des noms propres.

LES MOTS DE LA FRANCOPHONIE

Utilisés au Canada, bardasser (« secouer ; réprimander »), chenu (« rabougri »), chialeux (« râleur »), corder du bois, courailleur, défaite (« prétexte »), écrapoutir (« écraser »), emmieuter (« améliorer »), s’évacher (« s’affaler »), gosse (« testicule »), gruau (« porridge »), orthopédagogue (« spécialiste des troubles de l’apprentissage »), pinotte (« cacahouète ») toutou (« peluche ») font leur entrée dans Le Petit Robert 2015, ainsi que lapette (« café trop léger »), molière (désignant la chaussure nommée richelieu en France…), nominette (« ruban, badge portant le nom ») venus de Belgique, et traitillé ( - - - - - ) de Suisse.

LES CITATIONS

Les exemples signés par des auteurs contemporains apportent une dimension littéraire. Des auteurs déjà cités dans Le Petit Robert de la langue française sont représentés par des citations extraites d’oeuvres récentes : Olivier Adam, Les Lisières (2012) ; Tonino Benacquista, Homo erectus (2011) ; Catherine Cusset, Indigo (2013) ; Didier Daeninckx, Le Banquet des affamés (2012) ; Jean Echenoz, 14 (2012) ; Jean-Michel Guenassia, La Vie rêvée d’Ernesto G. (2012) ; Stéphane Hessel, Tous comptes faits... ou presque (2012) ; Régis Jauffret, Claustria (2012) ; Jean-Christophe Ruffin, Le Grand Coeur (2012) ; Marie Sizun, Plage (2010) ; Jean-Philippe Toussaint, Nue (2013).

Le Petit Robert accueille également des citations de nouveaux auteurs, notamment Pierric Bailly, Polichinelle (2008) ; Jeanne Benameur, Profanes (2013) ; Jérôme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome (2012) ; Emmanuelle Pireyre, Féerie générale (2012) ; Lolita Pille, Hell (2005) ; Alexandre Postel, Un homme effacé (2013) ; Éric Reinhardt, Le Système Victoria (2011) ; Jean Rolin, Un chien mort après lui (2009) ; Florence Seyvos, Le Garçon incassable (2013).

Français

Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes et est aujourd'hui parlé sur tous les continents par environ 200 millions de personnes, plus 72 millions de locuteurs partiels (évaluation Organisation internationale de la francophonie : 2010). Avec entre 67,8 millions et 115 millions locuteurs qui ont le français comme langue maternelle, elle est au moins la seizième langue maternelle la plus parlée dans le monde.

Le français est l'une des six langues officielles et l'une des deux langues de travail (avec l’anglais) de l’Organisation des Nations Unies, en plus d'être la langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales, dont l’Union européenne. Après avoir été à l’époque de l’Ancien Régime français la langue des cours royales et princières, des tsars de Russie aux rois d’Espagne et d'Angleterre en passant par les princes de l’Allemagne, elle demeure une langue importante de la diplomatie internationale aux côtés de l’anglais et de l’espagnol.

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Date de dernière mise à jour : 19/10/2017

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